Naomh Pádraig, an scéal eile.
[néve pådrig, åne chkèl èla]
Saint Patrick, l’autre histoire.

‘Níl mar a shíltear a bhítear’
[nil mar a hiltare a vitare]
Il n’a pas été comme on a pensé
Célèbre formule de Peig Sayers, (1873 à 1958)

Saint Patrick (389 à 431), premier français dans l’Histoire à avoir appris le gaélique. Qu’il ait appris le gaélique, il n’y a pas de doute là-dessus, il nous a laissé des prières en gaélique et les résultats parlent d’eux-mêmes : un pays de langue gaélique bien converti de son vivant. Qu’il ne parlât pas le français, il n’y a pas de doute non plus, la langue française n’existait pas à l’époque. Alors était-il bien français ? Mis à part le petit détail que la France n’existait pas non plus au 4ème siècle, il y a quand même toutes les raisons de croire que le vénérable Saint Patron d’Irlande venait de terres aujourd’hui françaises. On vous a toujours dit qu’il était anglais ou gallois ? N’est-ce pas beau la propagande saxonne ?! Très arrangeant quand vous voulez envahir et occuper un pays, d’abord vous vous appropriez son saint patron. Plus le mensonge est gros… Mais où sont les historiens quand nous avons besoin d’eux ? Saint Antoine de Padoue n’était nullement italien, il est né à Lisbonne et a passé la plupart de sa vie à Coimbra, les Portugais le savent bien mais c’est la version italienne qui a fait le tour du monde. De ce point de vue Patrick est spécialement malchanceux : il ne peut compter ni sur son peuple d’origine, ni sur son peuple adoptif.

Nous savons de sa ‘Confession’ que Patrick est né à Bannaven Taberniae. Hélas il a oublié de nous dire où se trouvait la ville, et aujourd’hui nous avons perdu toute trace d’elle. Le Père Liam Swords, historien et ancien aumônier au Collège des Irlandais à Paris, souligne les points suivants, qui sont des faits sur lesquels tout le monde est d’accord :

  • Patrick, Patricius est un prénom latin, très à la mode en Gaule romaine à l’époque
  • Une fois rescapé de l’esclavage en Irlande, Patrick est parti en France, il n’est pas parti au Pays de Galles ni en Angleterre
  • Patrick a fait ses études chez son oncle, l’évêque d’Auxerre.
  • Patrick avait aussi de la famille à Tours
  • Patrick a continué ses études dans les îles de Lérins, dans la baie de Cannes.

 

Famille et études en France, il y a plus de raisons de penser que Patrick était gaulois qu’autre chose. Il y a en fait autant de preuves historiques pour dire qu’il était esquimau plutôt qu’anglais. Ceci lui vaut l’hymne par excellence pour célébrer sa vie et ses œuvres :

Dóchas linn Naomh Pádraig, Aspal Mór na hÉireann …
[dôkass line néve pådrig, aspel mor na hérine]
Notre espoir est en Saint Patrick, Grand Apôtre de l’Irlande …

 

Et quand vous tombez sur un Irlandais le jour de sa Fête Nationale, n’oubliez surtout pas de lui souhaiter ceci :

Beannachtaí na Féile Pádraig duit !
[banakti na éla pådrig ditch]
Bonne fête de la Saint Patrick !
mot-à-mot Bénédictions de la Fête de Patrick à toi

 

Vous voulez briller davantage en société ? Essayez ce qui suit, la première ligne de sa ‘Confession’. Notez que cette fois c’est en latin dans le texte.

Ego Patritius peccator rusticissimus et minimus omnium fidelium
Moi, Patrick, un pêcheur, un paysan rustre, le moindre de tous les fidèles

Une ligne en latin est très appropriée, car Patrick a introduit en Irlande le latin de l’Église Catholique, dont nous trouvons des mots partout dans le gaélique d’aujourd’hui. Le même mouvement s’est produit en français, ce qui donne aux deux langues une foule de mots en commun.

Dia [djia] Dieu
anam [aname] âme
peaca [paka] péché
paidir [padjer] prière
Eaglais [agliche] Église
baiste [bochta] baptiste

 

Patrick et ses compagnons ne se sont pas contentés de sauver les âmes des Irlandais et d’enrichir leur langue, ils ont introduit aussi l’écriture, fondé des écoles, combattu l’esclavage et les razzias de bétail, chassé les serpents, démoralisé les druides, recyclé les légendes païennes et appris aux Irlandais l’art de la distillation…. mais comme on dit en bon gaélique …:

sin scéal eile !
[chine chkèl èla]
Cela c’est une autre histoire

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