L’Irlande MilitaireCommençons avec le célèbre poème, ‘Trí Tréithe na Féinne’, ‘Les trois traits de la Fianna’, du poète Osborn Ó hAimheirgin (1872 – 1950). C’est un petit poème sympathique où Saint Patrick demande à Caoilte Mac Rónáin, le dernier survivant de la Fianna, de lui expliquer le secret du succès de la Fianna, la horde légendaire de guerriers nomades du célèbre Fionn Mac Cumhaill. C’est le même Fionn et sa Fianna qui allaient inspirer plus tard les troubadours moyenâgeux quand ils ont composé les contes d’Arthur et de ses chevaliers de la Table Ronde. Alors, le secret de la Fianna ? Voilà la réponse de Caoilte, fils de Rónán. ‘Glaine ár gcroí, neart ár ngéag agus beart de réir ár mbriathar’ ‘Is trua nach marbh a bhí m’athair Arm an Rí, l’armée du roi, s’intégrer dans les armées d’Angleterre était le triste sort réservé aux Irlandais appauvris. Se faire acheter pour an scilling an rí, le shilling du roi, offert par les racoleurs militaires, était souvent la seule façon de sortir d’une situation désespérante. Heureusement, l’armée irlandaise actuelle est bien différente.
Pour la petite histoire, il y a en fait deux Armées Républicaines Irlandaises, deux Óglaigh ne hÉireann. Rien d’étonnant, elles sont toutes les deux issues de la guerre d’indépendance. L’une est aujourd’hui l’armée officielle de la République Irlandaise, l’autre a toujours su se faire plus parler d’elle.
Pour une autre petite histoire, il n’y a pas de ginearál, général, dans l’armée irlandaise… il n’y a pas assez de soldats ! Certains ‘grands’ pays sont fiers de leurs soldats d’élite : la France a sa Légion Étrangère, et ses parachutistes. L’armée irlandaise a son corps spécial, le ‘Fianóglach’, nom composé des deux mots , óglach, volontaire, et Fianna. De la même manière que la Légion fait appel à l’image des braves soldats romains, ‘An Fianóglach’ fait appel à l’image des nobles et vaillants guerriers de la Fianna de légende. ‘Sé mo laoch mo Ghile Mear Ci-dessus les deux premières lignes d’une célèbre chanson jacobite du 17ème siècle, chantée de nos jours, entre autres, et en gaélique de surcroît, par le chanteur anglais Sting. Il s’agit du prince déchu écossais Charles Stuart, le fameux « Bonnie Prince Charlie ». Aussi curieux que cela puisse apparaître, le troisième mot de la chanson, laoch, signifie à la fois guerrier, héros et laïc. La confusion règne, entre gaélique, laïc et militaire, nous sommes tous des héros ! L’Irlande est une île. Pour défendre l’île et ses eaux territoriales, le pays a une Marine. La Marine Irlandaise détient une impressionnante armada de… huit bateaux. Huit beaux bateaux dotés d’un équipage de 46 matelots en moyenne. Est-ce assez pour défendre le pays d’une invasion ? Des Esquimaux peut-être ? En fait, le but principal est de défendre les poissons irlandais des filets déloyaux des marins pêcheurs espagnols. Huit bateaux, ce n’est pas beaucoup, mais c’est déjà deux fois plus qu’il y a vingt ans. Les huit bateaux portent tous les noms de femmes redoutables tirées de ma mythologie irlandaise.
Pour terminer, apprenons quelques termes bien pratiques pour faire la guerre :
‘D’fhear cogaidh comhaltar síocháin’ |
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