Nos amies les animaux de compagnieIl y a tous les ans à Paris, sur les rives de la Seine, une exposition sur nos amis les animaux de compagnie. Les chats et les chiens sont toujours les favoris, suivis de près par les poissons et les oiseaux. Il y a aussi des formes de compagnonnages plus inhabituels le rat, le cochon d’Inde, le furet, sans parler des formes carrément exotiques, les serpents, les araignées etd’autres insectes divers, variés et innommables. La Chronique de Gaélique est bien sûr toujours à la page, et c’est avec plaisir que nous étudions nos amis à poils et à écailles.
‘Dearmad bhean an tí ag an gcat ‘ La vie du cat est loin d’être désagréable, déjà il mange bien de ce qui est jeté à la poubelle. ‘Scéal madra na n-ocht gcos’ Saol an Mhadaidh Bháin Le madra est, comme dans beaucoup de cultures, apprécié pour sa fidélité. C’est vrai aussi que la vie d’un madra est peu enviable, mais en gaélique on fait une exception pour le madra bán, on considère que le chien blanc a une belle vie. Le cat par contre est connu pour être égoïste et intéressé, nos excuses aux inconditionnels du cat ! Ci-dessous deux dictons qui utilise l’image, plutôt négative, de nos amis félins. Le premier parle du poids de l’hérédité, le second de leur égocentrisme invétéré. ‘Cad a dhéanfadh mac an chait, ach luch a mharú’ ‘Ar mhaithe leis féin a dheineann an cat crónán’ Le grand écrivain gaélique, Flann O’Brien, (1911 – 1966), avait une grande fascination pour les chats, ou plutôt pour un chat en particulier. Dans un de ses chefs d’œuvres humoristiques, An Béal Bocht, (mot à mot , la Bouche Pauvre, traduit en français ‘Le Pleure Misère’) il raconte les mésaventures du héros, un pauvre jeune homme bien naïf, à la découverte de la vie. Son mentor lui explique que tous les malheurs de ce monde sont déclenchés par l’apparition d’un énorme chat dénommé, Cat Mara [cat mara], le chat de la mer. Manque de bol les deux hommes le rencontrent ! En fait, tout n’est pas noir pour le cat dans la culture gaélique, mais c’est vrai qu’il nous faut remonter douze siècles pour trouver une des dernières fois que quelqu’un a écrit quelque chose du bien à son sujet ! Regardons un remarquable poème gaélique du 9ème siècle, écrit par un moine scribe Irlandais dans un monastère en Autriche. Sachez qu’avant l’arrivé des moines italiens de Saint Benoît, le monachisme européen a été assuré par les moins venus d’Irlande. Le moine, empli d’amour pour son ami félin, voit beaucoup de correspondances entre leurs emplois de temps respectifs : le chat poursuit les souries, tandis que le moine poursuit le savoir. Le nom Pangur n’a pas de signification particulière, c’était un nom typique d’un chat de l’époque, comme Milou est aujourd’hui pour un chien. C’est un très beau poème, et une belle occasion pour nous de voir comment était le gaélique de l’époque du roi Dagobert. Gaélique ancien du 9éme siècle ‘Messe ocus Pangur Bán Gaélique modern ‘Mise agus Pangur Bán [mécha ogue-eusse Pèngueur Bone, ‘Il y moi et Pangur Bán le chat, Traduction française Étienne Neuville 2001 ‘I and Pangur Bán my cat Traduction anglaise Brian Flower 1931 Oui, onze siècles avant l’écologiquement correct, les moines irlandais étaient déjà amoureux de la nature, et plus spécialement de leurs amis les chats. Maintenant reparlons de Flann O’Brien et de son livre An Béal Bocht. Si il y parle d’un chat, il parle beaucoup plus d’une grosse cochonne, une superbe truie dénommé Sorcha. Une truie vraiment redoutable, et de ses petits porcins, L’action se passe dans l’ouest de l’Irlande pendant l’occupation anglaise, dans une région spécialement sinistrée. On n’y parle que le gaélique. Sorcha y est une mère de famille nombreuse, fière de ses petits porcins, notamment le regretté Ambróis . Un grand moment dans le livre est quand les héros habillent en vêtements d’enfants les petits porcins de Sorcha, les installent dans l’obscurité de la cabane familiale et les font passer pour des enfants mal lavés, malodorants et sachant parler l’anglais; le but étant de toucher les subventions anglaises de l’époque pour faire disparaître la langue gaélique.
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