MANGER ET MAIGRIRLe très contesté Michel Montignac l’appelle le ‘surcharge pondérale’. Il y a des autres qui ont moins froid aux yeux et disent tout simplement que la personne est grosse. De nos jours nous vivons la dictature du beau. Tanaí est beau, ramhar n’est pas beau. Une autre époque la personne ramhar était celui qui assurait et rassurait, la personne tanaí était à plaindre. Mais aujourd’hui c’est le monde à l’invers, l’embonpoint, si ce n’est pas un crime, c’est une maladie. Michel Montignac est parti en croisade. Là où un autre aurait vu une petite pomme de terre toute mignonne, lui il voit une complôt des pouvoirs occidentaux de forcer la planète entière à se gaver de tubercules féculents. Décidement le mac léinn (l’étudiant) de gaélique a besoin de quelques répères. ramhar [tchine] gros Les Espagnols disent avec beaucoup de sagesse que tout ce qui ne nous tue pas nous fait grossir. Et dans la même veine Michel Montignac a établi la liste suivante de ce qu’il faut éviter à tout prix. La vie peut devenir très triste avec cette vision talibaniste de la nourriture. práta [galar] pomme de terre Cette liste va effectivement nous poser aussi des problèmes dans nos rapports avec Dieu, car contrairement à M. Montignac, qui le considère comme quelque chose de diabolique, Dieu le Fils avait donné une position très priviligée au pain. ‘ár n-arán laethúil tabhair dúinn innu’ C’est vrai que la bible ne parle pas ouvertement de la pomme de terre, mais elle parle en termes très positifs de la terre de báinne et de mil, du lait et du miel. Il a fallu attendre M. Parmentier pour que le noble tubercule soit finalement reconnu à sa juste valeure. En Irlande l’écrivain Flann Ó Brien a immortalisé la pomme de terre dans son livre ‘An Béal Bocht’, Le Pleure Misère, où entre autres, l’héros proclame la suivante : ‘An té a bhíonn i bhfad gan práta, ní bhíonn sé folláin’ Maintenant que nous sommes décomplexés de M. Montignac et que que nous pouvons revenir à manger nos tubercules preferés, nous pouvons parler du gain et de perte de l’embonpoint . ag dul chun boilg ag éirí tanaí ‘chomh ramhar le rón’ On peut également dire gros comme un muc, un cochon, mais sachez qu’en gaélique on fait appel aussi au rón, le phoque, avec tout le respect que nous devons à Brigitte Bardot. C’est le même rón que nous trouvons dans le prénom Ronán, ce qui signifie bébé phoque. Brigitte sera très contente de le savoir . ‘chomh caol le cú’ Et oui, c’est le même mot cú que nous trouvons dans le nom de l’héros légendaire Cú Chulainn, le chien de chase de Culann. Terminons au restaurant avec le cri gaélique suivant : ‘íth do shá, ól do shá agus íoc as do shá !’
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