La maison
Nos amis les Portugais disent qu’un homme durant son vivant doit construire une maison, planter un arbre et avoir un enfant. La chronique gaélique ne prétend pas vous expliquer comment faire des enfants, ni planter des arbres. Mais nous pouvons vous parler de la maison, an teach. Le mot peut-être vous êtes déjà connu car on le trouve déjà dans pas mal de noms de bistrots et de restaurants. Dans certains dialectes irlandais on dit également tigh[ti] pour maison, ce qui est la même chose que le ty chez nos cousins bretons. Bon, commençons par entrer par an doras.
‘Dún an doras, oscail an fhuinneog’ Ci-dessus une petite phrase banale, certes, mais surtout ne la méprisez pas, c’est quand même une des toutes premières choses que l’on doit apprendre dans un cours de langue. Notez aussi qu’il n’y a pas de vouvoiement en Gaélique, on tutoie tout le monde. Plus édifiant est le dicton suivant : ‘Is gaire cabhair Dé ná an doras’
Quelqu’un de normal habite un teach. Quelqu’un de qualité, un président, par exemple, habite un áras. Ceci dit, au centre de Dublin la grande station des bus s’appelle Busáras, mot à mot, le demeure des bus. Un petit áras, à savoir un árasan, nous donne le mot pour appartement. Et bien sûr une fois dedans, que cela soit un teach, un áras ou un árasan, on trouve des seomra[chumra], mot très semblable au mot français ‘chambre’. On peut spéculer si les Irlandais n’ont pas emprunté le mot aux Normands francophones venus en Irlande au 13ème siècle. On peut donc remercier les gentils Français d’avoir apporté quelque chose au teach irlandais. Á titre d’anecdote, les Anglais ont tout fait pour entraver l’évolution du teach irlandais. Une fois qu’ils se sont emparés de l’île, ils ont pris la fâcheuse habitude de mettre des taxes sur les fuinneogaí, les fenêtres. Les Irlandais ont riposté en construisant leurs maisons sans fuinneog. Bon, c’est une manière de ne pas jeter son argent par la fenêtre. Maintenant regardons le toit, la toute première chose à contrôler quand on veut acheter unteach.
Sachez que dans une lochta normal on mettrait du foin et des poules, c’est M6 qui a eu la bonne idée d’y enfermer Loana et ses copains. Le ceann tuí, la chaumière, est sans doute très pittoresque, mais entre le paraître et l’être il y a un monde. L’entretien est d’une grande difficulté et les pauvres habitants ont le droit aux fuites et aux vermines de toute sorte. Vite, redescendons et dépêchons-nous d’inspecter la cave.
‘bíonn an siléar fíona láidir aige’ ‘Bíonn’ est un super petit verbe qui n’existe pas en français. C’est le présent continu du verbe tá, ‘être’. Si la personne n’a que quelques bouteilles de vin à un moment donné, on dirait ‘tá siléar fíona láidir aige’, il a une bonne cave. Si il a habituellement une bonne cave on dirait ‘bíonn an siléar fíona láidir aige’. Bon, admettons qu’il n’y ait pas de fuites dans le díon, et que le siléar est plein à craquer. Nous allons voir maintenant quelles surprises nous attendent ailleurs dans le teach.
Aucun teach ne sera complet sans toilette, leithreas. Sache qu’en gaélique il est parfois de bon aloi de parler indirectement du leithreas. Par exemple, on parlerait de la petite maison, an teach beag[one chtok beg] ou bien de la maison de l’âne, teach an asal. Il serait temps maintenant de nous installer au coin du feu et de savourer encore un brin de sagesse populaire gaélique. ‘Níl aon tinteán mar do thinteán féin’ Mais quel beau dicton ! Plein de sagesse et de sensibilité. Malheureusement un beau dicton comme celui-ci n’allait pas rester longtemps sans que l’on fasse une parodie. Ce qui a été effectivement le cas et qui depuis fait rire des générations de lycéens irlandais. Sans commentaire…….. ‘Níl aon tóin tinn mar do thóin tinn féin’
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