« Mille sabords ! »
« Míle Longbriseadh ! »
[Mila Longbréchou]

Forcément nous commençons avec le capitaine Haddock. Nous voyons ci-dessus en longbriseadh le mot clef long, qui signifie un grand bateau, Nous apercevons aussi le mot bris, qui signifie tout à fait la même chose que le français ‘briser’. Donc, le bris d’un long, un sabord. Pour un petit bateau on utilise le mot bád, et pour encore plus petit le diminutif báidín, voir les chansons ci-dessous.

« Il était un petit navire (x2), qui n’a ja, ja , jamais navigué
ohé (x4) matelot, matelot navigue sur les flots »
« Bhí bád beag ann (x2) nár sheoil ri, ri, riamh
ohé (x4) mairnéalach, mairnéalach ag seoladh ar na tonnta »
[Vie baude biogue one…narre chole riz riz rive
ohé (x4), marnailoque, marnailoque aigue cholou air na tonta]

« Báidín Fheidhlimidh d’imigh go Gabhla
Báidín Fheidhlimidh is Feidhlimidh ann »
[Baudgine Ellami dimi go Gola
 Baudgine Ellami is Fielami one!]
« Le bateau de Feidhlim est allé à Gola
Le bateau de Feidhlim et Feidhlim dedans ».

La chanson du bateau de Feidhlim est un véritable classique et occupe une place comparable dans le répertoire irlandais que ‘Il était un petit navire’ dans le répertoire français. Malheureusement pour Feidhlim, il s’est ensuite reparti pour l’île de Tory où son bateau s’est brisé, briseadh. Nous ne savons pas si Feidhlim savait nager, mais probablement pas. La logique à l’époque voulait que le moins vous sachiez nager le moins de risques vous prendriez avec la mer, et en cas de tomber à l’eau, le plus vite et moins souffrant sera votre noyade. Aujourd’hui même, une proportion surprenante d’Irlandais ne sait pas nager, peut-être à cause d’une mer plutôt fraîche, disons tonique, pendant toute l’année. Nous avons bien sûr quelques exceptions, ex. Michelle Smyth, grand champion olympique de natation, qui d’ailleurs parle le gaélique comme sa langue maternelle.

Bádoir, leathbhádóir
[baudore, la-vadore]
Homme de bateau, collègue / copain, (mot à mot, demi-homme de bateau)

« Tá dhá thaobh ar an mbád  »
 [Ta ga taive air one maude]
« Il y a deux cotés à un bateau (à une histoire)

« Les femmes et les enfants d’abord »
« Na mná agus na páistí i dtús  »
[Na mena oigusse na pacheti e douce]

Le fait que l’Irlande soit une île fait que tout ce qui est à l’étranger est d’office outre mer, thar lear [har lare], et vice versa. Impensable de parler de bateau sans parler du fameux currach, [curroque] petit canot à rames irlandais, très typique, très ancien, et qu’on trouve toujours en exercice à l’ouest du pays. C’est dans un grand currach en cuir et équipé avec d’un voile que St. Brendan et ses moines ont découvert l’Amérique au 6éme siècle. Un bon neuf siècles avant qu’un certain Christophe Colon et ses leathbhádóir soient partis eux-mêmes thar lear.

 

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