‘Agus scoir Dia ar an seachtú lá.’‘Et Dieu se reposa le septième jour.’
Simple et bénéfique, les Anciens avaient joyeusement piqué l’idée à Dieu Lui-même. Depuis trois mille ans, tous les sept jours, repos individuel et rendez-vous communautaire, le bien individuel rejoint le Bien commun. Les Celtes n’ont pas hésité à se joindre à ce joyeux élan judéo-chrétien. Leur touche spéciale, c’est d’avoir des noms locaux et celtes pour designer ce jour merveilleux de repos, de solidarité et de prière. Les Celtes irlandais ont suivi la plupart des langues latines et ont repris le terme ‘jour du Seigneur’, ‘dies dominicus’ en latin, ce qui nous a donné par la suite ‘dimanche’ en français et ‘Dé Domhnach’ en gaélique. Naturellement les Celtes bretons ne pouvaient pas faire comme les autres et ce sont les seuls parmi les langues celtes à suivre la logique germanique et païenne qui optait pour le terme ‘jour du soleil’, ce qui est devenu ‘Sonntag’ en allemand, ‘di-sul’ en breton. Tous les dimanches sont-ils des jours de fête et de bonheur ? Hélas ce n’est pas le cas pour le malchanceux protagoniste de la célèbre chanson gaélique, ‘Bríd Óg Ní Mháille’, mot-à-mot ‘Jeune Brigitte de la famille Máille’. Le héros est subjugué par la belle Bríd et lui donne rendez-vous à la Messe dominicale. Malheureusement pour lui cette même Messe est aussi une Messe de mariage et il voit sa Bríd bien aimée sortir bras dessus-bras dessous, avec celui qu’elle vient justement d’épouser. ‘Is tuirseach ‘s brónach a chaithimse an Domhach
Á titre d’information, la toponymie irlandaise s’est emparé du domhnach.
Il y a 52 dimanches dans toute année normalement constituée, la Mère de tous ces dimanches étant Domhnach Cásca, Dimanche de Pâques. Ce dimanche vient après les quarante jours de Carghas, Carême. Ces mots français et le gaélique viennent tous les deux du latin ‘quadragesima’, quarante. En revanche nous comptons bien 46 jours entre Céadaoin an Luaithrigh et Domhnach Cásca, c’est-à-dire entre le Mercredi des Cendres et le Dimanche de Pâques. En Irlande on ne se pose pas la question ; on peut même dire que la plupart des Irlandais ne se sont pas toujours rendus compte de ces six jours de trop. Les Français, par contre, sont plus observateurs, plus mathématiques, en outre ils ont trouvé la réponse : les Domhnaigh, les dimanches, ne font pas partie du Carême. Encore mieux, comme c’est un jour de fête, interdiction de jeûner ou faire pénitence le dimanche, Carême inclus. Voilà une bonne nouvelle… mais pas pour très longtemps : la bonne blague, le gouvernement français veut abolir le repos dominical… après trois mille ans de bons et loyaux services il veut supprimer la fête, et la remplacer avec … rien ! Quel « bravitude ». Encore plus triste qu’une sortie de Messe avec Bríd… ‘Coimeád an tSaoire mar is cóir’
Saoire, du mot saor, libre, le dimanche est linguistiquement un jour de liberté. Mais ne vous en faites pas, votre liberté, votre domhnach, n’est pas encore perdu, la résistance s’organise, voir www.travail-dimanche.com
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